« Hostile. » | Ft. Danse des Lucioles

« Talk some sense to me... »


Courir. Voilà ce qu'aimais faire Jour de Guerre. Courir, chasser, jouer au stratège. Il n'était pas un piètre combattant, loin de là. Mais il n'était pas non plus le meilleur. Il était, en revanche, le meilleur en course. Et c'était un roi auto-proclamé ! Un roi de l'endurance. Son cœur palpitait raisonnablement, lorsque certains de ses camarades devaient faire une pause à cause de l’essoufflement. Il aimait beaucoup partir en éclaireur devant les autres, et revenir la tête haute pour annoncer où se cachaient les ennemis. Car son petit museau, bien que balafré, lui rendaient les plus fier et admirables services. 
En ce beau jour, le soleil avait réussi à percer les nuages de ses rayons clairs, pleins de vie, et humant l'espoir. Le Clan avait besoin de petits. Et cela, Jour de Guerre le penserait même lorsque le dernier souffle de vie qui l'animait de tout son être s'échapperait. On ne remporte pas la guerre avec des vieux guerriers, et le nouveau sang est vigoureux, pensa le matou en marchant tranquillement dans les marais. Le guerrier pensait à sa descendance. Il s'imaginait déjà en compagnie de quatre petits lui tournant autours, désireux de connaitre les histoires de batailles, et de partie de chasses endiablées. Il voyait clairement ces boules de poils jacasser et gambader dans ses pattes ! Ils auraient tant à apprendre... Il faut des petits forts, et au regard pouvant percer même le masque de mensonges que se créent certains félins, se dit le félin tout en avançant sans réel but. Encore fallait-il que le guerrier se trouve une femelle capable de supporter les railleries, les besoins de dominer du matou ! Et il se rendit compte qu'il ne connaissait pas cette femelle. Du moins... pas encore.
Alors qu'il avançait à travers les marécages à pas lents et plus ou moins silencieux, Jour de Guerre repéra, au milieu d'un bosquet raz, un mulot. Une belle proie juteuse pour le Clan ! Le matou ne pouvait pas rentrer les pattes vides. Pas après tant de rêverie. Le guerrier grisâtre adopta la position du chasseur : sa queue frôlait à peine le sol, ses membres étaient fléchis et sa tête inclinée sous le prolongement de ses épaules. Le mâle sortit lentement ses griffes recourbées, puis s'humecta les babines. Son excitation se fit sentir par un léger balancement du bout de la queue. Lentement, il se dirigea vers la proie. Elle ne l'entendrait pas venir ! Oreilles toutes ouïes, sens projetés vers la proie, il s'engagea enfin vers le bosquet. Mais le félin n'eut pas de chance : sa patte écrasa une branche sèche, qui céda sous le poids de son corps. La proie mit ses sens en alerte. Le mulot parut fixer Jour de Guerre... Puis il détala à l'opposé de ce dernier. Le chasseur feula puis bondit à sa suite, museau au vent afin de repérer le déjeuner du Clan. 
Il déboucha sur une sorte de chemin terreux, un peu humide, sous un couvert d'arbres transpercés par la lumière ambiante. Il pesta intérieurement : où était donc passé ce mulot ? D'ailleurs, le guerrier du Clan de la Panthère n'était jamais venus ici... Où pouvait-il bien se trouver ?

« Talk some sense to me... »


Jour de Guerre était très occupé à observer les lieux. Il n'était jamais venus ici ! Serait-ce un lieu dédié aux solitaires ? Ou un chemin emprunté par d'autres matous ? Il huma l'air, et repéra le fumet d'un autre Clan. Oh, alors c'était peut être une frontière... Et il l'avait peut être dépassé en suivant sa proie. C'est alors qu'il entendit un bruit derrière lui, alors qu'il allait repasser sur son côté de la frontière. Un bruissement de feuille lui indiqua qu'un autre matou se trouvait en ce lieu... Ami, ou ennemi ? se demanda le matou en pivotant alors que le chat engageait le dialogue :

« On ne t'apprend pas à rester sur ta frontière dans ton Clan, c'est sir dur que ça ? Pourtant je croyais que le Clan de la Panthère était bien élevé j'ai eu tort. Ton Clan est par là petit chaton, allez il faut rentrer maman va gronder, railla la féline. »

Une féline. Et du Clan du Lion. Le guerrier ne s'était jamais confronté à ces félins. C'était peut-être pour cette raison qu'il n'avait pas perçut leur marquage... Ou peut être était-ce parce qu'il n'était jamais renouvelé ? Il leva les yeux au ciel. Il était simplement venu chasser, et voilà que son espoir de tranquillité allait tourner court. La féline le contourna, et se plaça devant lui, aux abord de sa propre frontière. Il l'observa se mouvoir en silence devant lui, puis la détailla du regard les yeux plissés. Jour de Guerre était plus interloqué qu'inquiet. Bien des félins transgressaient le Code du Guerrier par volonté ou par inadvertance, et ne se faisaient jamais prendre. Pourtant, c'était bien la première fois que l'erreur se produisait dans son cas, et en quelques secondes à peine, le voilà déjà confronté à une féline d'un Clan adverse. Rapide, le Clan du Lion, pensa le guerrier. Restons poli, et voyons voir comment pensent les membres de ce Clan. 
Il ne fallait pas jeter l’opprobre sur le Clan de la Panthère en réglant la confrontation par les crocs et les griffes. Jour de Guerre s’apprêtait à opter pour une solution plus suave, qu'il maîtrisait bien plus. L'art du verbe. Il battit des paupières, et détailla longuement la femelle de haut en bas sans rien dire, et en ne bougeant que la tête. Jour de Guerre remua les oreilles, et lança :

« Salutations. Ma proie s'est terrée dans un trou, de ton côté de la frontière. Je n'ai absolument pas sentis le marquage. Pourtant, je suis un excellent pisteur, fit le matou d'un ton qui se voulait exagérément pitoyable. J'ose espérer que vous allez le renouveler, toi et le... Clan du Lion, c'est ça ? En effet, on apprends à nos apprentis à reconnaître les frontières. Dommage que je n'ai pas reçus l'éducation de mon Clan, étant donné que je n'y suis pas né, fit il d'un ton encore plus exagéré. J'espère que vous apprenez à vos jeunes comment... marquer une frontière ? railla Jour de Guerre. »

Il ne quitta pas la féline de ses yeux vairons. Il la fixait intensément, mais laisser transparaître ne serait-ce qu'une seule de ses émotions. Elle lui avait indiqué le chemin de son propre Clan. Chemin qu'il savait reconnaître lorsqu'il le voyait. Il s'avança alors vers elle d'un pas très lent, faisant rouler ses muscles sous ses épaules massives, sa mâchoire carrée crispée et ses yeux laissant danser une pointe d'amusement. Jour de Guerre se planta doucement devant elle, retroussant légèrement son museau largement balafré, sans la quitter du regard. Il continua, d'un ton cassant et acerbe :

« Je connais le chemin de mon Clan. Je crois que chacun peut faire des erreurs. Il me semble que toi et ta carcasse de minette êtes incapables de me faire la morale, comme moi et mes grosses pattes sommes trop polies pour te sauter dessus, ou te déchiqueter le duvet qu'il te reste encore sur le crâne. »

Le mâle contourna la féline par la droite, marchant toujours plutôt lentement, mais les muscles des hanches prêt à pivoter en cas d'attaque surprise. Mais Jour de Guerre savait que même si les Clans étaient tous rivaux, l'honneur dictait presque tous les félins, les rendant incapables d'attaquer par derrière. Il pivota de nouveau, après avoir -lui semblait-il- passé la frontière. Il ne s'éloigna pas trop de la féline, et fit doucement :

« Je suis du bon côté. Enfin je crois, ces marquages sont si ténus. Mon nom est Jour de Guerre. Dis moi le tiens, j'aime connaitre mes rivaux. Et puis, toi, tu connais quelque chose de moi. Fais moi connaitre quelque chose de toi, sinon ce n'est pas juste. »

« Talk some sense to me... »


« Ma "carcasse de minette" se prénomme Danse des Lucioles et malgré le fait que ma force n'est pas mon atout, je suis tout de même redoutable. Je ne viens pas d'ici tout comme toi. Mon prénommé instinct me dit que l'on se reverra dans moins longtemps qu'on ne le pense et pas forcément en tant qu'ennemis. »

Jour de Guerre esquissa un sourire. Le côté farouche de la féline lui plaisait beaucoup. Et malgré son autre côté un peu agacent et pointilleux, elle semblait loyale, et franche. Il posa sur elle son regard le plus suave, lorsqu'elle commença à se retourner pour décamper. Ah, ses dernières paroles étaient elles une invitation à la rencontre ? Jour de Guerre huma l'air, et retourna certaines idées dans sa tête. Après une très courte réflexion, il fit valser sa queue dans la poussière et se leva d'un bond pour s'approcher encore plus du territoire adverse. Il s'installa ainsi dans un rayon de soleil, et papillonna du regard, ouvrant et fermant la gueule. Il se décida enfin à déclarer, d'une voix mielleuse, avant que la femelle ne s'en aille :

« C'est une invitation ? Nous ne sommes pas du même Clan. Si tu compte me revoir en tant qu'amis, je crois que tu te fait une mauvaise idée de la loyauté qu'ont les félins du Clan de la Panthère envers leurs semblables. »

Le mâle marqua une pause, guettant les réactions de Danse des Lucioles, mais étant dos à lui, il ne vit rien. Il s'avança encore d'un pas, ne sachant pas si il était sur son territoire, ou sur celui du Clan du Lion. La jeune féline était vraiment jolie, et elle orientait les sens du félin vers un sentiment qu'il ne connaissait pas encore.. Jour de Guerre contempla ce moment durant quelques secondes qui parurent durer une éternité. Si les évocations de la femelle n'étaient pas une invitation, elle parlait peut-être d'une assemblée où ils pourraient se retrouver, lors d'une prochaine pleine lune. Battant à nouveau des paupières, il reprit, toujours d'une voix suave et douce :

« J'espère te revoir. Et si c'est une invitation... J'accepte, puissent mes ancêtres fermer les yeux sur mes dires. »

Sur ces belles paroles, Jour de Guerre s'installa sur son séant, observant la féline de dos. Allait-elle l'envoyer bouler ? Son tempérament avait l'air plutôt calme, mais accompagné d'une pointe de mystère. Le guerrier du Clan de la Panthère ne savait pas à quoi s'attendre avec elle, et aimait toujours rencontrer de nouvelles personnes, amies, ou ennemies. Rencontrer ses rivaux était toujours bénéfiques pour le Clan, et pour les renseignement qui pourraient ressortir de l'entretient. Tout cela semblait parfait, et chacun trouverait, de ce fait, son bonheur.

« Talk some sense to me... »


« - Tu m'intrigue, je n'arrive pas à te te déceler pourtant je suis forte mais cette fois je n'arrive à rien ce qui me terrifie, je l'avoue. Je ne sais pas ce que tu peux me faire à chaque instant, peut être cherches-tu des informations sur mon Clan pour nous battre facilement, je ne sais rien et cela m’exaspère. J'aimerais beaucoup te connaître, pas ton Clan je précise cela m'est égal je ne suis pas ici pour chercher à vous couler. A vrai dire tu me terrifie mais tu m'intrigues aussi.
- Rien ne peut noyer la Panthère, enchaîna le guerrier. »

Jour de Guerre esquissa un nouveau sourire. Il était très surpris que la féline se dévoile autant en seulement quelques instants. Jour de Guerre était-il si doué avec les femelles ? Il réprima un ricanement gêné, et entrepris de choisir ses mots pour discuter avec la femelle. Lui parler de mon passé ? Un peu ennuyeux, pensa le mâle. Surtout pas de mon Clan, ou surtout pas d'où je viens non plus... Je n'ai qu'à lui parler de... mes talents de chasseurs ? Hum, non... Ah, je ne sais pas, pesta le guerrier intérieurement. Et si les deux matous étaient surpris sur la frontière ? Deux félins appartenant à des clans rivaux, cela pourrait éveiller des soupçons, bien que les deux chats ne faisaient absolument rien de mal, juste un peu connaissance... Du moins, le mâle essayer de se rassurer en y pensant... Et Jour de Guerre pourrait facilement se justifier en disant qu'il voulait simplement mieux connaître son ennemi... Mais que penserait sa meneuse, ou encore sa lieutenante ? Ou même son Clan ! Plus personne n'aurait d'estime pour lui, pas même lui même si il s'acoquinait avec une femelle ennemi. Non, il fallait décidément rester mesurer... et très prudent, si ils voulaient se revoir. 
D'une voix toujours choisie, le guerrier entama des présentations plus poussées :

« Et bien, si tu es si préoccupée que cela par notre rencontre, je vais faire les présentations : je suis Jour de Guerre, mais ça tu le sais déjà. Je suis un Guerrier du Clan de la Panthère, mais je pense que cette information, ton odorat te l'a déjà donné... Je... Hum, quoi d'autre à dire... Je ne... suis pas né dans le Clan de la Panthère et hum... Je suis un très bon chasseur, finit-il finalement par affirmer en lâchant un ronron. Enfin... sauf quand la prise s'en va de l'autre côté de la frontière !... »

Il ronronna doucement, à la fois gêné et heureux d'avoir quelqu'un avec qui discuter. Il battit des paupières et secoua la tête lorsque les rayons du soleil vinrent l'aveugler. Il se dandinait d'une patte sur l'autre, un peu mal à l'aise... Mais Jour de Guerre tenta de ne rien laisser transparaître. On ne montre jamais sa faiblesse aux inconnus ! Mais peut être Danse des Lucioles allait-elle devenir un peu plus qu'une inconnue ? Sur cette pensée, il continua :

« Oh et hum... C'est un peu dangereux de discuter sur les frontières. Si nous voulons nous revoir en paix, nous pourrions décider d'un lieu libre, et non-occupé ! Mais sache une autre chose sur moi : même si nous discutons, ça ne veut pas dire que j'oublis que je suis loyal à mon Clan ! Parles moi un peu de toi, Danse des Lucioles, fit le mâle en appuyant sur le nom de la féline. »

« Talk some sense to me... »


« Tout d'abord chez nous, nous ne savons pas vraiment nous cacher comme vous mais pour parler nous sommes les plus fort ! Je m'appelle Danse des Lucioles je suis une guerrière du Clan du Lion comme tu le sais, je ne suis pas d'ici d'ailleurs peu connaissent mon passé car il est.. mystérieux. Un mystère sur moi que tu ne sauras pas, nous sommes à égalité ! Alors, j'aime beaucoup parler même si je n'ai pas toujours un bon caractère envers les inconnus mais tu as dus le savoir. J'aime beaucoup mettre du soleil ou je passe parce que mon passé me donne envie d'aider les chats qui souffres ou qui ne s'amusent pas. Je ne suis pas pour autant une chatonne tout juste sortie de la pouponnière, je peut être sérieuse ! Et plus que tout je déteste être seule.»

Un instant, Jour de Guerre vit le regard de la féline muer : une nouvelle expression s'installa dans les prunelles de la femelle. La gène. En effet, Danse des Lucioles semblait un peu gênée, peut être parce qu'elle venait de se dévoiler à un quasi-inconnu ? En tout cas, le guerrier ne voulait pas laisser sa nouvelle amie dans l’embarras : il ouvrit la gueule pour lui répondre, mais son interlocutrice reprit presque aussitôt, prenant soin de souligner la futilité des informations qu'elle venait juste de divulguer au mâle :

« - Mais bon, tout ça c'est inutile à savoir je présume, enfin je crois...
- Oh non non non, enchaîna du tac au tac Jour de Guerre, grâce à ces informations que tu viens de divulguer sur ton Clan qui d'après toi parle beaucoup mais est moins fort pour l'action, je vais pouvoir diriger une patrouille qui vise à détruire le Clan du Lion, fit le mâle en ronronnant. »

Levant ses yeux vairons au ciel, un semblant de sourire au coin de la gueule il lâcha un ronron et reprit d’emblée avant que Danse des Lucioles n'ait son mot à dire :

« Tout ce que je peut apprendre des autres m'est toujours utile ! J'ai une mémoire exceptionnelle, on me le fait souvent remarquer. C'est pour ça que je suis un très bon éclaireur ! Bon, alors Danse des Lucioles, maintenant tu en as trop dit ou pas assez sur ton passé. Maintenant tu peut m'expliquer tu sais, si il y a quelqu'un qui ne te jugera jamais c'est bien moi. Peut-être qu'en échange je te raconterais les miennes, d'aventures. Enfin, si tu veux les connaître bien sûr ! »

Dans le ciel, à travers les nuages, le soleil commençait à décliner tout doucement, laissant ses rayons s'étaler non plus sur le dos du mâle mais à présent sur son poitrail. Son Clan allait peut être bien s'inquiéter de son absence... Il faudrait bientôt quitter cette merveilleuse féline qui lui semblait à bien des niveaux être du même acabit que lui : franche, souriante, et piquante. Il lâcha un ronron en la détaillant une énième fois d'un regard joueur. Il se méfiait moins d'elle, à présent qu'il la connaissait un tout petit peu plus, même si ils étaient loin de très bien se connaître ! Et son regard sur les inconnus avait un peu changé : il ne fallait pas juger avant de connaître. Et malheureusement, avec les répliques piquantes qu'elle lui avait envoyé lors de leur première confrontation, il avait bien vite jeté un regard mauvais sur sa personne, alors que la guerrière était vraiment très agréable. Mais bon, les deux n'étaient pas du même Clan, et le Code du Guerrier interdisait toute amitié entre les deux êtres. Jour de Guerre s'efforçait de ne pas penser aux conséquences de cette rencontre, et il savait qu'à l'évidence, en repoussant ces sentiments nouveaux qui s'éveillaient en lui, il n'obtiendrait rien de plus qu'un gout amer de regret. Après tout, personne ne savait qu'ils étaient entrain de sympathiser, et puis ce n'était pas comme si ils devenaient amis en temps de guerre ! De plus, ils ne faisaient de mal à personne. Non, décidément, cette rencontre n'était que bénéfique.

« Je vais bientôt devoir rentrer, miaula avec un immense regret le félin. J'aimerais te revoir. Fixons nous un point de rencontre, dans la nuit si possible ! Cette rencontre ne m'a fait que du bien, ronronna le guerrier. J'étais pourtant persuadé que les autres chats des clans rivaux n'étaient que bêtes sauvages et impolitesse... tu es l’exception qui confirme la règle, acheva le mâle. »

Allait-elle refuser ? Jour de Guerre espérait vraiment le contraire. Il attendit la réponse de la femelle face à elle, son regard questionnant le siens.

« Talk some sense to me... »


« Et bien, si je veux faire couler le Clan de la Panthère il faut bien que j'en apprenne autant. Comme ses beaux yeux vairons me donne une invitation pourquoi la refuser ? Cela me changeras de parler au même personnes chaque jour. Mais cette fois ce sera en territoire libre car ici seul le Clan des Etoiles nous a protégé de nos clans. Alors ma réponse est oui j'accepte ! »

Jour de Guerre ronronna, tout content que Danse des Lucioles ait accepté. Il était très content de revoir la femelle, et avait hâte qu'elle lui dise si elle avait un lieu de prédilection. Alors qu'il allait lui proposer un endroit, la chatte bondit de côté pour filer dans l'herbe du sous bois, rejoignant la direction de son Campement. Elle marqua un arrêt, et heureusement, car Jour de Guerre s'était un instant demandé si elle ne l'avait pas mené par le bout de la queue. Et si elle lui avait mentit ? Et si la femelle du Clan du Lion amenait lors de leur entrevue future toute une patrouille de son Clan pour le prendre en otage ? Après tout, le mâle ne savait pas encore à quoi s'attendre avec Danse des Lucioles... Elle était la première personne qu'il n'arrivait pas très bien à cerner au premier abord... Alors que la guerrière était déjà bien engagée sur le chemin du retour, elle déclara enfin :

« Viens me rejoindre à la grange j'y serrais quand la lune serrait bien engagée dans le ciel nocturne ! »

Et sur ce elle fila, laissant là Jour de Guerre qui resta sans rien dire durant quelques instants, la regardant simplement déguerpir comme elle était venue. Soudaine, mystérieuse. Le guerrier se demanda un moment si il n'avait pas rêvé. Tout cela allait si vite... comme... sorti d'un songe ! Et le Clan des Etoiles n'avait encore rien tenté pour empêcher les félins de se revoir... Étaient-ils d'accord avec cette amitié un peu étrange, peur ordinaire et surtout contre nature ? En tous cas, rien ni personne n'avait perturbé cette rencontre, et Jour de Guerre en avait été très surpris. Souvent, les bons moments de sa vie se déroulaient toujours avec un accroc ! Mais pas cette journée là. Combien de temps avaient-ils discutés ? A en juger par l'astre lunaire qui commençait à faire de l’œil au soleil, un petit bout de temps.
Le guerrier était bien décidé à filer en douce, cette nuit là, afin de revoir la guerrière. En ronronnant, il fila de son côté tout guilleret. Sur le chemin, afin de ne pas rentrer les pattes vides, il fit un détour pour aller attraper une proie bien dodue. Le soir, il faisait frais, et les proies sortaient pour manger. C'est pourquoi il eut beaucoup de facilité à attraper un beau lièvre ! Il entra dans le camps d'un pas chaloupé qui ne lui ressemblait guère, aussi, un de ses compagnons l'arrêta pour lui demander où il était allé et la raison de son état. Ce à quoi le félin répondit ...

« J'ai vus un très belle fleur aujourd'hui. »

Et tout simplement, il s'en alla pour le partage du soir. Il partagea sa prise avec ses amis, qui racontèrent leurs prises, ou la façon dont ils avaient chassés un solitaire. Mais Jour de Guerre ne pouvait rien dire à propos de sa nouvelle amie. Ses camarades le prendraient pour un fou, et puis, c'était une petite atteinte au Code du Guerrier... Jamais il ne s'était risqué à demander ce qu'il arrivait à ceux qui enfreignent les règles très strictes de ce Code... M'enfin, pas piqué, pas punis. Bientôt, il serait aux côtés d'elle. Aux côtés de Danse des Lucioles.