« World is ahead. » | Ft. Arabesques du Papillon

« Home is behind, the world ahead... »


En cette magnifique journée d'été, le Clan de la Panthère tournait à pleins régime, bien décidé à profiter de la chaleur de la saison pour sortir plus tôt et rentrer plus tard. Juste après le partage du milieu de journée, Jour de Guerre resta un moment pour discuter avec certains de ses camarades, puis fila en direction de la tanière des guerriers où il se laissa entraîner par sa somnolence. Les cigales et les effluves douceâtres des journées allongée plaçaient le mâle dans un état presque second, et ses patrouilles de nuit n'aidaient guère le félin à rester en forme. Il avait donc pris l'habitude de dormir un peu après avoir mangé avec ses compagnons. Jour de Guerre n'exécutait cette formule que lorsqu'il avait patrouillé une bonne partie de la nuit, ce qui était le cas de la nuit dernière où quelques solitaires avaient traînés sur les frontières des territoires libres adjacentes à celles du Clan de la Panthère. 
Le mâle s'affala donc dans son nid avec un soupir de contentement. La fraîcheur de la tanière ombragée était réparatrice, et d'un secours indispensable pour le félin au pelage de cendre. Sa phase de sommeil n'était pas la plus profonde, mais en somnolant il accédait à des sortes de rêves éveillés souvent dénués de sens : de temps à autres, le mâle se voyait voler au dessus d'une plaine, ou au dessus des clans réunis sous une même bannière... Certaines fois il était un chaton découvrant le monde environnant, ou d'autres encore il menait son Clan à travers les montagnes et la neige... Après un long moment passé dans sa couche, le guerrier décida qu'il était temps d'en sortir, et se dressa pour entamer un toilette efficace. Il ressortit de la tanière des guerriers le pelage bien lustré, et prit la décision d'aller chasser, comme les patrouilleurs étaient déjà partis. A lui la patrouille de nuit, dans ce cas. A moins qu'il puisse négocier la patrouille de l'aube... Qui vivra verra, se dit le guerrier aux yeux vairons. Il était un endroit où il n'était jamais allé : la Prairie des territoires libres. Et l'envie d'en découdre avec ce lieu inexploré lui montait à la tête. Au revoir le couchage, l'aventure se trouve dehors, murmura le félin pour lui même. 
En traversant le campement, il croisa un de ses camarades guerriers, et l'avertit de sa destination. Ensuite, il trottina hors du campement tout sourire, heureux de partir à la conquête de ce lieu vierge de toutes traces marquées par ses pattes. Jour de Guerre attendit de s'être éloigné du campement pour entamer une course effrénée au dessus des troncs d’arbres morts et au dessous des feuillages bas. Après une longue marche, il avait enfin atteint le lieu qu'il convoitait : la prairie ! Une camarade du félin lui avait indiqué la marche à suivre pour s'y rendre, et avait informé le mâle de l'affluence des proies en fin de journée. Et il se trouvait que le soleil commençait à décliner tranquillement lorsque Jour de Guerre avait atteint la Prairie. Les arbres couvraient les côtés de cet endroit, en faisant une immense clairière. Seul un débouché au loin indiquait que ce n'en était pas une, et en attendant que le soleil ait assez décliné, Jour de Guerre décida de s'installer sous le couvert d'un buisson. Ainsi, il serait au frais. Les cigales et autres bestioles se mirent à chanter plus fort de leurs chants charmeurs et enroués. Le guerrier du Clan de la Panthère surveillait ses arrières et était également attentifs aux mouvements, prenant garde à l'arrivée d'un félin de tout bords. Derrière lui se tenait le territoire du Clan de la Panthère, mais les solitaires étaient connus pour ne pas respecter les marquages... Et le territoire libre indiquait que les félins de tous les sangs pouvaient venir ici pour besogner. Le mâle resta là, attentif aux proies et aux amateurs de gibier prenant le même créneau que lui pour venir sustenter leurs clans respectifs.